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Le moulin de la Bicane

Edifié à la fin des années 1840, un acte notarié de 1851 nous apprend que ce moulin est "nouvellement construit" par les frères Lemarié de la Claie-aux-Ducs.  Il était alors équipé d'une voilure de toile entraînant une meule unique.  Après son acquisition par la famille Gouin de Camonteau en 1876, il fut surélevé de deux étages et muni d'ailes de planches semi-automatiques de type Berton et d'une deuxième meule. Il s'agit d'un moulin tour dont la maçonnerie est élevée de douze mètres et ses mécanismes sont répartis sur quatre niveaux.

 

Francis Gouin, son dernier meunier, cessa de moudre en 1957 et le moulin resta sans entretien. Il devint une ruine comme les six autres moulins à vent en activité sur la commune  au début des années 1900. En 1991 il n'y avait plus de toiture et les intempéries avaient fait leur oeuvre : si les mécanismes étaient encore au complet, toutes les boiseries, charpentes, planchers, ouvertures,escaliers étaient ruinées. 

 

A la demande de l'association historique du Pays de Cambon, Francis Gouin céda son moulin à la commune et la dite association entreprit sa restauration.  Les subventions et aides obtenues étant loin de permettre le recours à une entreprise spécialiste, les travaux débutèrent avec des bénévoles.

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C'est ainsi que furent réalisés les planchers, les escaliers, les menuiseries extérieures, la charpente et la toiture.  En 1998, une subvention du Conseil Général de Loire-Atlantique donna la possibilité de commander les vergues et leur axe à l'entreprise Croix de la Cornuaille en Maine-et-Loire.  La voilure fut mise en place en Février 1999.

La remise en état, avec des bénévoles, dura de 1994 à 2001.

La première farine fut moulue le 17 juin 2001, à l'occasion de la fête nationale des moulins.

Le moulin de la Bicane en Campbon en 1990

Le moulin de la Bicane en Campbon en 2000

Découvrons ce patrimoine :

 

Aujourd'hui, le moulin se dresse fièrement dans le paysage. Le spectacle des ailes blanches de 18 mètres d'envergure, virant au vent, est pour les visiteurs, un véritable sujet d'émerveillement.

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Afin de découvrir les étapes de la transformation des grains en bonne farine, entrons "comme dans un moulin" et montons 40 marches pour accéder au troisième étage. Nous sommes sous l'imposante charpente de la toiture tournante. C'est d'ici que le meunier amène la voilure face à la brise en tournant la manivelle du "tourne-au-vent". Il déploie ensuite les ailes en actionnant les leviers du système Berton pour mettre le moulin en marche.Les sacs hissés par un treuil actionné par le mécanisme, sont vidés dans un coffre d'ou par gravité, les grains descendent dans la trémie de la meule.

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Celle-ci se trouve au deuxième étage. Les grains tombants au centre de la meule supérieure, la courante, qui tourne au dessus de la dormante qui est fixe, sont écrasés par le cisaillement des rayonnages des meules. Une deuxième paire de meules n'a pas été remise en marche. La courante, relevée contre le mur, montre l'assemblage des quartiers de silex qui la constitue.

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La mouture sortant à la périphérie des meules est dirigée à l'intérieur du tamis tournant de la blutterie, au premier étage, pour être triée en farine, gruau et son, qui descendent par des goulottes dans les sacs qui les attendent au rez-de-chaussée.

Lors des visites, sauf évidemment s'il n'y a pas le moindre souffle de vent, ce qui est rare, le moulin est en fonctionnement. Chacun peut respirer l'odeur de la farine de blé noir et écouter le ronflement des meules, le tic-tac du babillard et le claquement des taquets de la blutterie.

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